Dans le secteur agricole, les coûts énergétiques représentent une part significative des dépenses. Convertir le lisier en chaleur et en électricité présente une opportunité attrayante pour réduire ces coûts, même à court terme.
Depuis 2010, la société Biolectric se consacre à l’élaboration d’une solution personnalisée pour les agriculteurs, basée sur la transformation du lisier produit sur place.
Production de biométhane à petite échelle : une approche ciblée sur le lisier
Nous ne discutons pas ici de grandes installations absorbant des quantités massives de lisier, de fumier, de biomasse, et de déchets agroalimentaires, mais plutôt de systèmes concentrés exclusivement sur le lisier. Pour cela, il est essentiel de posséder la bonne race de vaches, en particulier des laitières, qui consomment davantage d’herbe que les Blanc Bleu, et produisent un lisier plus riche en potentiel méthane.
Dans de telles conditions, Biolectric offre une solution viable. Veerle Delbecque a mis en place ce système sur sa ferme à Framont (Paliseul) dès 1999, lors des débuts de Biolectric. Elle travaille aujourd’hui en partie comme commerciale pour cette entreprise en Wallonie. Elle reconnaît que les débuts furent administrativement complexes (certificats verts, subsides, permis). Son installation, bien que la plus petite proposée par Biolectric, devrait idéalement être doublée en capacité. En effet, son élevage est passé de 60 à 250 têtes, avec une production potentielle de 9,7 KW. Avec environ 7-8 m3 de lisier traité quotidiennement, la ferme Delbecque génère approximativement 77 MW par an.
Biolectric propose actuellement des installations de 11, 22, 33 et 44 KW. Ces systèmes permettent de réduire les coûts énergétiques dans des exploitations laitières, qui, comme ailleurs, peinent à rester rentables. Avec un litre de lait vendu à 28,5 cents alors qu’il en faudrait 36 pour être profitable, Veerle constate une perte de 10 000 euros chaque mois, une situation qu’elle décrit comme aberrante. En réponse, nos ministres de l’Agriculture envisagent d’établir un prix plancher décent. Cependant, reste à voir si l’Europe sera réceptive à cette idée. Un sommet exceptionnel pour le secteur laitier est prévu pour le 7 septembre prochain, a récemment annoncé le ministre régional René Collin.
Revenons sur la biométhanisation, qui bénéficie actuellement d’un élan favorable, particulièrement en Wallonie où les aides financières sont substantielles. Le ministère de l’Énergie y octroie 35,75% de subsides pour les installations, tandis que le ministre de l’Agriculture propose des aides pour les installations dont la puissance ne dépasse pas 10KW. En contraste, en Flandre, les producteurs bénéficient uniquement de certificats verts. « À ce jour, nous avons vendu 120 installations en Belgique, dont 90 sont déjà en fonction. La croissance des ventes est stimulée par les aides disponibles, et la rentabilité est garantie en seulement trois ans et demi pour une installation de 11 KW, représentant un investissement de 95.000 euros. C’est un concept totalement bénéfique pour l’environnement ! »
