La microméthanisation, une méthode de production d’énergie à petite échelle, a connu un développement notable dans les fermes françaises. Voici une vue d’ensemble de cette technologie et de son implantation.

Principe de la Microméthanisation

La microméthanisation fonctionne de manière similaire à la méthanisation classique en produisant du biogaz par la fermentation de matières organiques. En France, cette technique est principalement utilisée dans les exploitations agricoles. Les installations typiques incluent des couvertures de fosses à lisier et des unités de microméthanisation. Le biogaz produit est ensuite valorisé soit en chaudière, soit en cogénération (production simultanée d’électricité et de chaleur), généralement pour des puissances inférieures à 50 kilowatts électriques (kWe).

Capacités et Variations

Les capacités des installations peuvent varier. Par exemple, l’Agence de la transition écologique (Ademe) définit la petite méthanisation agricole autonome pour des puissances allant jusqu’à 100 kWe. En général, ces unités utilisent principalement les effluents d’élevage produits par la ferme elle-même. Les unités entre 70 et 100 kWe peuvent également traiter des biodéchets ou des cultures intermédiaires comme complément. En Bretagne et Pays de la Loire, les projets de 50 à 100 kWe sont moins courants.

Avantages de la Microméthanisation

La microméthanisation présente plusieurs avantages : elle évite le transport des intrants, réduit l’empreinte environnementale, nécessite peu de main-d’œuvre, offre une autonomie énergétique, génère des revenus supplémentaires, produit un digestat désodorisé et permet d’économiser sur les engrais. L’entreprise belge Biolectric, qui fournit des microméthaniseurs adaptés aux effluents disponibles sur les fermes (entre 11 et 74 kWe), souligne ces bénéfices. Bien que les rendements soient inférieurs à ceux de la méthanisation traditionnelle, l’investissement est également moindre, chaque modèle ayant ses avantages propres.

État des Installations en France

En France, Biolectric a installé 120 unités de microméthanisation, principalement de puissances de 22, 33 ou 44 kWe. En 2020, le consortium Metha’Synergie en Provence-Alpes-Côte d’Azur a identifié 90 unités de microméthanisation (jusqu’à 80 kWe), contre 25 en 2014. L’Ademe recense actuellement 110 installations. Biolectric prévoit d’installer 100 unités supplémentaires en partenariat avec la coopérative laitière Sodiaal dans les 4 à 5 prochaines années. En Bretagne et Pays de la Loire, Aile rapporte 24 unités et 39 couvertures opérationnelles.